COVID-19 AU BURUNDI : QUAND LES MASQUES TOMBENT

Le Burundi est l'un des rares pays au monde où le covid-19 ne fait pas l'objet d'une préoccupation sanitaire sérieuse. C’est que le "Bon Dieu purifie l'air du Burundi". Mais entre négligeance et irresponsabilité, quel mot propre (à utiliser) pour les dirigeants burundais? Pourquoi pas homicide?

Depuis le 31 Mars 2020, date à laquelle l'on a enregistré les deux premiers cas du coronavirus sur le sol burundais, le ministère de la santé n'a recensé que 63 cas positifs au coronavirus dont un décès. Pour le Burundi rien d'étonnant, le principe est simple : moins on teste, moins on a des cas positifs. Jusqu'aujourd'hui, les dirigeants burundais se sont montrés réticents à prendre des décisions strictes pour lutter contre cette pandémie.

En l'absence de mesures sérieuses de la part du gouvernement pour contenir le virus, certains hôpitaux privés tentent de prendre la question en main afin de préserver la santé de leur personnel et de leurs patients en imposant des mesures très strictes dont le port des masques. Mais le ministère de la santé leur résiste. Son porte parole qualifie les mesures de ces hôpitaux d'illégales et les appelle à se conformer aux consignes du ministère. Ce comportement du ministère de la santé montre à qui veut voir que le Burundi est loin d'être un pays soucieux du bien être de sa population.

Les dirigeants burundais cherchent toujours à camouffler les effets de cette pandémie malgré les nombreuses victimes qu'elle continue de faire. De toutes les façons, que les dirigeants burundais le veuillent ou pas, le coronavirus fait parler de lui-même dans tous les coins du pays et la population commence à avoir peur.

Des morts suspectes et subites , des gens présentant des signes du covid-19 qui sollicitent les services médicaux suscitent des interrogations parmi la population. D'ailleurs, le virus est tellement peu scrupuleux qu'il a attaqué le ministre en charge de la santé, le Dr Thaddé Ndikumana, qui est récemment revenu au pays après une hospitalisation au Kenya ainsi que la première dame, Pasteure Denise Bucumi, elle aussi hospitalisée dans l'un des hôpitaux de la capitale kenyane Nairobi ainsi que ses trois gardes, tous victimes du coronavirus.

Pour ces deux cas, le gouvernement burundais a essayé de tromper l'opinion comme d'habitude, mais le Kenya s'est retrouvé dans l'obligation de ne pas cautionner ce mensonge qui pourrait porter atteinte à la santé de sa population et a pris des mesures qui d'ailleurs ne permettont plus à ces dignitaires du Burundi d’aller dans ce pays s'y faire soigner à moins qu'ils acceptent d'être traités comme des malades du covid-19.

Pourquoi le gouvernement burundais entretient le flou face au coronavirus au lieu de prendre des dispositions claires pour protéger sa population comme d'autres pays de la région. Le président Pierre Nkurunziza lui, continue de faire des déclarations absurdes au moment où il devrait se mettre en quarantaine : "nous pouvons nous réunir sans masques, car Dieu a purifié l'air du pays". On pourrait se demander pourquoi son "dieu" n'a pas purifié l'air de son palais.

Quoi qu'il en soit, le covid19 est une maladie très contagieuse, on ne peut pas le nier ni le cacher, les masques finissent par tomber. Face à cette pandémie, on ne fait que lutter par tous les moyens et le gouvernement est le seul maître à diriger cette cadence, dont l'information et la communication bien établie entre toutes les composantes de la population seront sans doute des léviers prometteurs qui mènent sûrement au succès.

La population burundaise, à part son rôle qu'elle est appellé à jouer, a le droit de connaitre la vérité et d'être protégée et le gouvernement devrait sans tarder prendre toutes les mesures de préserver la vie de ses citoyens, car demain pourrait être tard, et c'est lui qui sera tenu responsable en cas d'échec.

 Par Honoré Milindi

 

Partager cet article !