Le Burundi pris en otage par le leadership chaotique du CNDD-FDD
Le cœur de l’Afrique n’a jamais battu aussi fort qu’en ce premier trimestre de l’année. Il faut dire que 2024 a démarré sur une note hautement belliqueuse, marquée par des accusations à l’encontre du Rwanda qui serait derrière les attaques armées à l’ouest du pays. Dans la foulée, Gitega a fermé ses frontières terrestres avec son voisin du Nord et envoyé de nouveaux bataillons à l’est de la RDC. Des velléités militaristes et va-t-en guerre au moment où la situation socio-économique n’a jamais été au plus bas. Jeudi 21 mars, l'euro est passé de 5.300 FBu à 5.700 FBu sur le marché noir semant la panique dans l'opinion et le monde des affaires.
Une nation prise en otage!
Notre pays bien-aimé se trouve à la croisée des chemins qui ne peut être ignoré. Le Burundi, pays bâti grâce à la persévérance de ces vaillants fils et filles, est aujourd’hui aux prises avec une crise politique, économique et humanitaire qui requiert une attention immédiate. La Nyakurisation’, outil préféré du régime dans le ‘divide and rule’, a atteint son paroxysme. Le CNL, considéré comme la principale formation d'opposition, n'est plus épargné. Un congrès tenu le dimanche 10 mars avec la bénédiction du régime a permis d'écarter Agathon Rwasa de la tête de ce parti. Sur le plan économique, mise à part la dépréciation sans précédent du francs BU, la crise des pénuries des produits de première nécessité semble être devenu le lot quotidien des Burundais. Carburant, engrais, sucre, produits pharmaceutiques et devises sont devenus une perle rare, avec des effets négatifs profonds sur la vie quotidienne au Burundi. La crise humanitaire, exacerbée par une forte pluviométrie particulièrement dans la région de l’Imbo et le long du Lac Tanganyika, afflige nos communautés de faim, de maladie et de désespoir. L’impact de ces crises sur les plus vulnérables d’entre nous, notamment les femmes, les enfants et les personnes âgées est d’une ampleur jamais égalée, dans le silence complice des pseudo-dirigeants qui brillent par leur absence et immobilisme.
CNDD-FDD, leadership chaotique !
Presque quatre ans après l’arrivée d’Evariste Ndayishimiye à la tête du pays, la déception est totale. Non seulement il a montré ses limites ou plutôt son incapacité à diriger le pays, mais il a aussi multiplié des discours creux, déclarations d’intention et autres propos accusateurs et justificateurs, sans apporter la moindre solution aux maux qui minent le pays. Dernier exemple en date: Ndayishimiye a affirmé que le responsable du marasme économique actuel est le colonisateur. Révélation faite lors de la fête dédiée aux femmes du CNDD-FDD ce samedi 16 mars. Cette approche de déresponsabilisation et de bouc-émissarisation est devenue la règle, de la base au sommet, avec son lot de conséquences en termes de redevabilité, manque de transparence, corruption et mauvaise gouvernance. Les partenaires financiers sont même sortis de leur réserve habituelle pour dénoncer l'incompétence, le népotisme, la corruption et faiblesse de capacités techniques qui handicapent l'exécution des projets financés par les agences onusiennes.
Unissons-nous devant l'adversité!
Au Burundi, comme partout ailleurs, le pouvoir appartient et doit revenir au peuple. Il est temps de regarder en nous et autour de nous, de prendre le pouls de notre nation et de mettre en œuvre des mesures décisives en faveur d’un changement radical de gouvernance et de leadership dont nous avons tellement et urgemment besoin. Il nous revient de batailler pour obtenir un leadership transparent et responsable qui donne la priorité au bien-être de tous les Burundais. Ceci est un appel pressant aux compatriotes se trouvant au pays et dans la diaspora à se lever et à revendiquer l’avenir que méritent notre héritage et les générations futures. Nous ne pouvons pas continuer à assister à cette fatale dérive du pays sans rien faire.
Citoyens ordinaires, enseignants, militants, activistes, syndicalistes, journalistes, forces de défense et de sécurité, nous sommes tous concernés! Des actions concrètes qui peuvent être prises aujourd’hui, depuis les campagnes locales jusqu’au plaidoyer mondial. Le temps de la complaisance est révolu. Nous, fils et filles du Burundi, devons maintenant allumer les flammes de l’action avec notre esprit collectif. Unissons nos efforts, tant à l’intérieur de nos frontières qu’au-delà, pour exiger le changement que nos peuples méritent à juste titre. Votre voix, votre action, votre passion sont les pierres angulaires d'une nouvelle aube pour le Burundi. Levez-vous, exprimez-vous et avançons ensemble vers l’ère de la libération et prospérité qui nous attend.
Par Jean-Charles Ncuti