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Entre le M23 et le Red-Tabara, le gouvernement burundais cherche son souffle

Octobre 2025 a révélé de nouveaux développements importants dans la situation politique du Burundi. Alors que des informations ont évoqué un pacte de non-agression entre le gouvernement burundais et le mouvement rebelle congolais M23, le groupe armé Red-Tabara a, pour la première fois, montré ses combattants dans des vidéos diffusées depuis le Sud-Kivu. Deux événements différents, mais liés par une même réalité: un pouvoir de Gitega fragilisé et une peur qui change de camp.

Depuis 2023, le Burundi est engagé militairement aux côtés de la République démocratique du Congo dans la lutte contre les groupes armés de l’Est. Cet accord bilatéral, présenté comme une alliance stratégique, s’est transformé en une source d’usure et de vulnérabilité. Les troupes burundaises subissent des pertes, et la victoire militaire semble hors d’atteinte. Dans ce contexte, l’idée d’un pacte de non-agression avec le M23, évoquée en octobre, pourrait traduire la recherche d’une porte de sortie pour un gouvernement à bout de souffle.

Mais la situation a pris un nouveau tournant lorsque le Red-Tabara est apparu publiquement et à travers leurs chants on sent que le Red-tabara est déterminé pour renverser le pouvoir de Gitega. Cette démonstration de force a fait voler en éclats le discours officiel d’un pouvoir “maître de la sécurité nationale”. Le message est clair : la peur a changé de camp. Les équilibres sécuritaires sont bouleversés, et le gouvernement semble désormais sur la défensive.

Cette réalité met en lumière un constat plus profond : le Burundi ne peut plus se sauver par la force ni par les pactes de circonstance. Ce dont le pays a besoin, c’est d’un nouvel élan politique et moral, fondé sur la justice, le dialogue et la vérité.

La solution passe par une négociation sincère avec toute l’opposition politique et armée pour organiser des élections libres et crédibles. La justice doit fonctionner sans ingérence politique. Le démantèlement des Imbonerakure, responsables de violences et d’intimidations, est un impératif pour restaurer la confiance. Enfin, il faut reconstruire les institutions sur la base de la transparence, de la confiance et du respect de l’État de droit.

Mais ce changement ne viendra pas du sommet. Les Burundais eux-mêmes doivent redevenir acteurs de leur destin. Depuis plus de vingt ans, le peuple burundais subit la dictature, la manipulation, les malversations économiques, les assassinats, les tortures, les disparitions forcées etc. Attendre que le pouvoir change de lui-même, c’est accepter la continuité de la souffrance. Le salut viendra de la conscience collective, du courage citoyen et de la volonté populaire de reconstruire le pays.

Le Burundi a besoin d’un sursaut national, d’un réveil moral et politique. Car le vrai courage n’est pas de conclure des pactes dans l’ombre, mais de rendre la lumière au peuple et à la nation tout entière.

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