Burundi-Législatives 2025 : un simulacre de démocratie sous l’emprise du CNDD-FDD
Le 5 juin 2025, les Burundais sont appelés aux urnes pour élire leurs représentants à l’Assemblée nationale, les conseils communaux et collinaires. Mais derrière cette façade démocratique, c’est un appareil politique autoritaire qui orchestre, contrôle et verrouille l’ensemble du processus : le CNDD-FDD.
Depuis 20 ans, ce parti, issu de la rébellion armée, règne sans partage sur le Burundi. D’abord porté par l’espoir d’un renouveau post-guerre civile, il s’est progressivement mué en machine répressive, broyant l’opposition, muselant la presse, instrumentalisant la justice, et enracinant un système clientéliste et militarisé.
La campagne actuelle n’est qu’un prolongement d’une logique de domination : contributions forcées imposées aux citoyens dans les campagnes, intimidations par la milice Imbonerakure, médias publics transformés en outils de propagande, et Commission électorale aux ordres. Pour les rares partis d’opposition encore autorisés, l’espace politique se réduit à peau de chagrin, dans une atmosphère de peur, de surveillance et de répression.
Les militantes et militants pour les droits humains dénoncent un processus électoral vidé de son sens, où le peuple est instrumentalisé pour légitimer un pouvoir qu’il ne choisit plus. Depuis la crise de 2015 et la fuite de milliers d’opposants, le CNDD-FDD n’a cessé de renforcer son emprise, avec le silence complice de nombreux acteurs internationaux, préoccupés avant tout par la “stabilité”.
Mais cette stabilité de façade est un piège. Elle masque la souffrance d’une population contrainte au silence, l’exil de journalistes et de défenseurs des droits humains, la confiscation des ressources par une élite politique, et l’impunité érigée en système.
À l’approche du scrutin, le combat des Burundais et Burundaises pour la démocratie ne faiblit pas. Il se mène souvent dans l’ombre, à travers les réseaux citoyens, les médias indépendants en exil, les mobilisations diasporiques et les résistances locales. Il appartient à la communauté militante, en Afrique et ailleurs, de relayer ces voix, de dénoncer ce simulacre électoral, et de rappeler que la souveraineté du peuple ne peut exister sous la menace.
Ce 5 juin, ce ne sera pas une élection. Ce sera un rappel, amer mais nécessaire, que la démocratie ne se décrète pas : elle se défend.
Par Don de Dieu MBAZUMUTIMA.